Atlas - Rhodes

Située à la pointe nord de l'île du même nom, la ville de Rhodes occupe une position de choix en mer Égée, sur les routes commerciales avec les côtes d'Asie Mineure et l'Orient. Fondée au V^e s. av. J.-C. comme nouvelle capitale de l'île à la suite du synœcisme des trois cités de Lindos, Ialyssos et Camiros, Rhodes était un centre économique et culturel majeur dans le bassin égéen aux époques hellénistique et romaine.

Histoire

La ville de Rhodes est apparue tardivement dans l'histoire de l'île du même nom. Les trois cités de Lindos, Ialyssos  et Camiros étaient des centres urbains prospères dès l'époque mycénienne, et plus encore à l'époque archaïque, lorsque l'île était sous domination perse. Les trois cités se fédérèrent après avoir regagné leur autonomie vis-à-vis de la ligue athénienne, vers la fin du V^e s. av. J.-C.

La nouvelle capitale a été fondée dans les dernières années du V^e  s. Construite selon les principes urbanistiques d'Hippodamos de Milet, elle se développa rapidement. Au IV^e s. et durant les siècles suivants, l'État rhodien — et sa capitale — était un centre économique et politique majeur, convoité par les différents royaumes hellénistiques. Elle maintint néanmoins son indépendance et sa puissance maritime tout au long de la période, attirant notamment les commerçants romains jusqu'à l'essor de Délos au II^e s. av. J.-C.

Malgré plusieurs séismes ravageurs, la ville fut occupée sans interruption pendant la période romaine, puis au Moyen Âge, où elle devint le siège de l'Ordre des Chevaliers Hospitaliers.

Contexte culturel

Puissance maritime majeure dans l'Égée hellénistique, la cité de Rhodes était gouvernée par une élite de commerçants et d'armateurs. La nouvelle capitale concentre une grande partie des institutions politiques, économiques et culturelles. Détruite par un violent séisme en 227 av. J.-C., elle fut reconstruite et embellie par de nombreuses dédicaces de rois hellénistiques, puis de notables romains.

Tout au long de l'époque hellénistique, Rhodes s'affirme comme un centre artistique, culturel et intellectuel majeur. En raison de sa situation géographique favorisée, elle était notamment liée aux centres intellectuels d'Athènes, Alexandrie et Pergame. On connaît le nom d’un grand nombre d’intellectuels originaires de Rhodes ou qui vinrent s’y installer, en particulier des philologues et des philosophes au début de l’époque hellénistique et des rhéteurs aux II^e et I^er s. av. J.-C. La Chronique de Lindos révèle également l’existence d’œuvres historiques locales et d’autres sources littéraires aujourd’hui perdues.

Rhodes était également à l’époque hellénistique un grand centre éducatif supra-régional, à l’instar d’Athènes. De nombreux notables d’Asie Mineure étaient formés dans les écoles de rhétorique et de philosophie politique de la ville, qui attiraient également de riches Romains comme Cicéron.

On connaît deux gymnases dans la ville hellénistique. Le gymnase principal était localisé sur une terrasse de l'acropole sous le sanctuaire d'Apollon pythien; dans ou autour de ce gymnase se trouve une bibliothèque. Le deuxième gymnase, découvert au sud de la ville, fut offert à la cité par un roi lagide.

Bibliographie

• Bringmann K., 2002, 'Rhodos als Bildungszentrum der hellenistischen Welt', Chiron 32, p. 65-81.
• Gabrielsen V., 1997, The naval aristocracy of Hellenistic Rhodes, Aarhus.
• Mygind B., 1999, 'Intellectuals in Rhodes', in V. Gabrielsen, P. Bilde et. al. (eds), Hellenistic Rhodes. Politics, culture and society,  Aarhus, p. 247-293.
• Wycherley RE, 1976, «Rhodes», in R. Stillwell, W.L. MacDonald et M.H. McAlister (eds), The Princeton encyclopedia of classical sites,  Princeton, Princeton University Press.

Auteur

Coqueugniot Gaëlle