Écritoires de Kalhu
Dimensions et matériaux
Les écritoires de Kalhu se répartissent en deux lots de panneaux, l’un en ivoire et l’autre en bois, chaque lot formant autrefois un à plusieurs polyptiques distincts. Les panneaux d’ivoire témoignent d’un meilleur état de conservation que ceux en bois, ce qui nous permet d’en connaître les dimensions précises (34 x 16 cm pour chaque panneau), ainsi que la composition de leur remplissage.
Deux des panneaux en ivoire découverts dans le puits de la pièce AB du palais nord-ouest de Kalhu (© Trustees of the British Museum). L’examen technique des encoches présentes sur l’axe des panneaux en ivoire a permis d’en déduire qu’elles avaient toutes été forcées. Cela vient ainsi conforter la théorie du pillage qui aurait conduit au démantèlement de ces panneaux dans le but de s'emparer des charnières en métal précieux.
Remplissage
La conservation de plusieurs fragments de cire permet d’identifier un remplissage composé de cire d’abeille agrémentée de pigments ou de sulfure d’arsenic. Cette composition était utilisée pour obtenir une pâte colorée à la texture davantage plastique et uniforme que la seule cire. Cette dernière, une fois chauffée et mélangée aux pigments, était coulée sur la surface du panneau préalablement strié pour permettre une meilleure adhérence. Quant aux inscriptions elles étaient effectuées la plupart du temps avec un stylet en métal.
Deux scribes comptant les captifs et le butin suite à une campagne menée en Babylonie ou en Elam, sur un bas-relief en gypse du VIIe s. av. J.-C. découvert à Ninive (Burrell Collection, Glasgow, 28.33). Ils rédigeaient leurs comptes sur des écritoires à l’aide de stylets. Contrairement aux tablettes d’argile, les écritoires étaient légers et modifiables, la cire permettant au besoin d’effacer certains signes. |
Assemblage et état d’utilisation
Les différents panneaux étaient assemblés les uns aux autres à l’aide de charnières métalliques fixées au niveau de l’axe vertical des panneaux, et dont on peut encore observer les encoches sculptées sur les bordures. Lorsque l’ouvrage n’était pas utilisé il pouvait ainsi être plié et facilement stocké. Par ailleurs, la surface d’écriture était alors protégée ce qui n’était pas le cas pour les tablettes d’argile.
Le polyptique en ivoire de Kalhu déplié, avec ses charnières métalliques fixées au niveau des axes verticaux de chacun de ses panneaux (dessin M. Howard, 1955). |
Le polyptique en ivoire découvert dans le palais nord-ouest de Kalhu en position fermée, une fois les panneaux assemblés entre eux (dessin M. Howard 1955). On peut apercevoir l’inscription s’apparentant à un colophon gravée sur la couverture de l’ouvrage. |
Sur la trentaine de panneaux mis au jour à Kalhu, un seul présente un signe évident de réparation. Le fait que les autres panneaux ne semblent pas comporter de traces d’utilisation, permet de supposer que la plupart d’entre eux étaient neufs.
Bibliographie
- Howard M., 1955, « Technical Description of the Ivory Writing-Boards from Nimrud », Iraq 17, p.14-20.
- Mallowan M., 1954, « The excavations at Nimrud (Kalhu) 1953 », Iraq 16, p. 98-107.
- Pedersén O., 1998, Archives and Libraries in the Ancient Near East, 1500-300 B.C., Bethesda.
- Wiseman D.J., 1955, « Assyrian writing boards », Iraq 17, p. 3-13.